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Festival de l'automne 2010 - Partie 2 
 
 
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SCENE 83 : « Secouez-vous un peu, facteur ! »

SCENE 83 : « Secouez-vous un peu, facteur ! » 
 
L’action se déroule sur la Place Vasile Milea à pitesti… Le temps est gris pluvieux avec un ciel nuageux…Quelques gens manifestent sur la Place avec des pancartes à la main et d’autres des parapluies à la main… On aperçoit un arrêt d’autobus au bout de la place… On aperçoit dans le ciel la « Renaissance 2 », magnifique zeppelin en forme de château qui vole dans les nuages… La Segnorita Adriana (qui porte des lunettes de soleil et un parapluie à la main) surgit sur la Place, suivie de Sylvestre qui pousse une énorme malle à roulettes…  
 
SYLVESTRE, pousse l’énorme malle à roulettes  
C’est le délire ! Mon dieu que cette malle est lourde ! Je n’en peux plus, Segnorita Adriana ! C’est encore loin l’Eldorado ?  
 
LA SEGNORITA ADRIANA (lunette de soleil et parapluie), surgit sur la place, suivie de Sylvestre qui pousse une énorme malle à roulette 
Nous ne sommes plus très loin de l’arrêt d’autobus, Sylvestre. La bohémienne de la gare a dit qu’il se trouvait au bout de la Place Vasile Milea. Dépêchez-vous, on y est presque !  
 
SYLVESTRE (essoufflé), s’arrête de pousser l’énorme malle 
Je vous préviens, mon cœur va lâcher. 
 
LA SEGNORITA ADRIANA 
Allez ! Allez ! Bouge-vous un peu les fesses, Mister Postman ! 
 
SYLVESTRE (essoufflé), secoue sa casquette 
J’abandonne, je n’ai plus de force. Et puis… avec cette pluie, ça n’arrange pas trop les choses… 
 
LA SEGNORITA ADRIANA (lunette de soleil et parapluie à la main) 
Secouez-vous un peu, facteur ! Ce n’est pas le moment de déposer les armes.  
 
SYLVESTRE (essoufflé), secoue sa casquette 
Une seconde…. vous permettez que je reprenne mon souffle… je crois bien que j’ai choppé des crampes aux bras. Dites-moi, vous transportez un bœuf à l’intérieur ? Mon dieu que c’est lourd ! 
 
LA SEGNORITA ADRIANA 
Seulement mes effets personnels : robes, blousons, pantalons, etcetera, etcetera et pleins de surprises. Pourquoi ? Il y a un problème ? 
 
SYLVESTRE (essoufflé), secoue sa casquette 
Vous êtes certaine de ne pas avoir emportée des meubles en chênes avec vous ? Cette malle pèse au moins une tonne !  
 
 
LA SEGNORITA ADRIANA 
Vous allez voir, ça va vous faire des biceps. Courage, Sylvestre, nous ne sommes plus très loin du but.  
 
SYLVESTRE (essoufflé), pousse l’énorme malle à roulettes  
Mon dieu que cette malle est lourde !  
 
LA SEGNORITA ADRIANA 
Justement, j’aperçois l’arrêt d’autobus à cent mètres.  
 
SYLVESTRE (essoufflé), pousse l’énorme malle à roulettes  
J’ai l’impression que « toute la pluie tombe sur moi » aujourd’hui. 
 
Des milliers de manifestants ont envahi la Place entre temps… Sylvestre et la Segnorita Adriana sont coincés au milieu de la manifestation avec l’énorme malle à roulettes… 
 
LA SEGNORITA ADRIANA (lunette noire), le parapluie à la main 
Dépêchons-nous !  
 
SYLVESTRE (essoufflé), s’assoit sur la malle à roulettes 
Ça ne va pas être possible, ma petite dame. Je crois bien que nous sommes coincés au beau milieu d’une manifestation !?  
 
LA SEGNORITA ADRIANA (lunette noire), le parapluie à la main 
J’ai envi de faire la fête avec eux. 
 
SYLVESTRE (essoufflé) 
C’est quoi encore ce délire ? Je crois qu’on aurait mieux fait de rester dans le train, Segnorita. Je me demande ce qui vous a pris de descendre à la gare de Pitesti ? Un caprice de plus !  
 
LA SEGNORITA ADRIANA (lunette noire), le parapluie à la main, balance son sac à main 
Je voulais voir la kermesse de la ville. C’est magnifique, nous allons faire connaissance avec pleins de monde sur la place. La vie est belle à Roumanywood, mon petit Monsieur !  
 
SYLVESTRE 
Il ne s’agit pas d’une kermesse, ma petite dame, mais plutôt d’une manifestation d’ouvriers. Je vous préviens, on va se faire écraser par la foule. C’est du délire !  
 
LA SEGNORITA ADRIANA (lunette noire), le parapluie à la main, balance son sac à main 
Vive la révolution !  
 
SYLVESTRE (essoufflé), pousse l’énorme malle à roulettes 
Ce n’est pas une révolution, c’est juste une manifestation. Il y a belle lurette que la révolution est terminée. 
LA SEGNORITA ADRIANA (lunette noire), le parapluie à la main, balance son sac à main 
Tant qu’il y aura des manifestions, il y aura de l’espoir ! Le peuple aura son mot à dire ! Les travailleurs pourront défendre leurs droits et vivre dans la dignité ! Vive la démocratie ! Et viva el popolo !  
 
SYLVESTRE (essoufflé), pousse l’énorme malle à roulettes 
C’est du délire ! Arrêtez, voyons, arrêtez ! On va se faire remarquer par les manifestants ! Je ne tiens pas à me faire pendre sur la place de la révolution… enfin… je me suis compris…  
 
LA SEGNORITA ADRIANA (lunette noire), le parapluie à la main, balance son sac à main 
Vive les manifestants ! Vive el popolo ! Vive la République !  
 
SYLVESTRE (essoufflé), assis sur l’énorme malle à roulettes, se parlant à lui-même 
Depuis une semaine, cette femme me rend dingo, dingo, dingo ! Peuchère ! Qu’est-ce qui m’a pris de l’embarquer avec moi à Roumanywood ? J’aurai mieux fait de me couper une jambe. Arrêtez de crier aussi fort, on va nous prendre pour des espions du patronat.  
 
LA SEGNORITA ADRIANA (lunette noire), le parapluie à la main, balance son sac à main 
Bien au contraire, Sylvestre, les braves travailleurs du monde entier savent reconnaître en moi l’une des leurs ! Ils savent ce qu’il en coûte de verser du sang pour libérer le peuple !  
 
SYLVESTRE (essoufflé), se cache derrière l’énorme malle à roulettes 
Ça suffit, Segnorita ! Tout le monde a les yeux pointés sur nous. De quoi vais-je avoir l’air maintenant ? Je souhaiterais passer des vacances à Roumanywood dans le plus grand calme. 
 
LA SEGNORITA ADRIANA (lunette noire), le parapluie à la main, le frappe avec son sac à main 
Cesse donc de grincher comme un nain de jardin, muchacho, et assume ! Prends la vie du bon coté ! Prends le temps de goutter à la lutte des ouvriers ! Vois dans leurs yeux la flamme qui renaît ! 
 
SYLVESTRE (essoufflé), grimpe sur l’énorme malle à roulettes 
C’est toi qui l’auras voulu, Muchacha ! « Viva la Revoluzione ! » Voilà ! Tu es contente maintenant ? C’est ce que tu voulais, hein ? C’est ce que tu voulais ? Tu voulais me voir crier sur la place, c’est bien ça ? Cette femme me rend dingo, dingo, dingo !  
 
LA SEGNORITA ADRIANA (lunette noire), le parapluie à la main, le frappe avec son sac à main 
Je vous trouve très agité depuis quelques temps, Monsieur Sylvestre.  
 
 
 
SYLVESTRE (essoufflé), debout sur l’énorme malle à roulettes 
Mais il y a de quoi ! Vous me faites tourner en bourrique depuis 6 mois. (Il crie très fort) Je… commence… à péter les plombs !  
 
LA SEGNORITA ADRIANA (lunette noire), le parapluie à la main 
Décidément, quand ce n’est pas Monsieur le Comte de la Bouche-En-Biais qui râle à longueur de journée, c’est Monsieur Sylvestre le facteur.  
 
SYLVESTRE (essoufflé), assis sur l’énorme malle à roulettes 
Laissons le comte « et j’en passe » là où il est, pour une fois qu’il nous fiche la paix. 
 
LA SEGNORITA ADRIANA (lunette noire), le parapluie à la main, balance son sac à main 
Râleur ! Râleur !  
 
SYLVESTRE (essoufflé), assis sur l’énorme malle à roulettes 
Je ne râle pas, je m’exprime à haute voix ! « Vive la République ! » Et maintenant, allez-y, passez-moi les menottes si vous voulez !  
 
LA SEGNORITA ADRIANA (lunette noire), le parapluie à la main), lui tend un mouchoir 
C’est bien ce que je disais, il n’y en a pas un pour relever l’autre. Pauvre petit facteur ! Ses plombs ont lâchés. 
 
SYLVESTRE (essoufflé), debout sur l’énorme malle à roulettes, s’essuie les yeux avec le mouchoir 
Vous ne comprenez pas, Segnorita, que mon ami de « La Taverne des bons vins » nous attendait à midi pile pour déjeuner ? Vous ne comprenez pas que le prochain train à destination de Craiova ne part pas avant demain matin ?  
 
LA SEGNORITA ADRIANA (lunette noire), le parapluie à la main, balance son sac à main 
Je vous rappelle qu’il est question que nous prenions le bus à la place du train. Il faut rester cool, facteur, il n’y a pas le feu au lac !  
 
SYLVESTRE (essoufflé), se rassoit sur l’énorme malle à roulettes 
Vous n’avez toujours pas compris que le bus fait grève les jours de manifestation. (Il pousse un cri) Cette fille me rend dingo, dingo, dingo ! Je vais péter les plombs !  
 
LA SEGNORITA ADRIANA, (lunette noire), le parapluie à la main, balance son sac à main 
Cela ne me dérange pas de rester un jour de plus ici. Alors, reste cool, muchacho, sinon je te dis bye, bye ! On a le temps d’aller chez ton copain. La taverne se trouve sur la route de Craiova, c’est bien ça ?  
 
SYLVESTRE (épuisé), assis sur l’énorme malle à roulettes, radotant entre ses lèvres 
Je vais péter les plombs… je vais péter les plombs… je vais péter les plombs…  
FIN DE LA SCENE 83  

 

(c) emilien casali - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 14.09.2010
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