SCENE 12 : « Pauvre chèvre ! »
SCENE 12 : « Pauvre chèvre ! »
ISIDORA, LE MARQUIS DE TOSCANE, L’IINFÂME GUILHEM
Nous voici dans le relais postal de Bois Doré en des temps reculés… Il y a là le Marquis de Toscane qui compulse un livre…
ISIDORA, sort de la chambre, chassant une chèvre
Tu n’as rien à faire dans ma chambre, paresseuse ! Hors de ma vue ! Et que je ne t’y reprenne plus ! Gare à tes cornes, la prochaine fois !
Elle chasse La chèvre
LE MARQUIS DE TOSCANE
Laissez donc cette pauvre chèvre, Damoiselle Isidora, qui aime gambader
librement en tout endroit.
ISIDORA
Figurez-vous, Monsieur le Marquis, qu’elle pataugeait dans mon bain.
LE MARQUIS DE TOSCANE
Damoiselle Isidora aurait-elle perdu le sens du partage ?
ISIDORA
Mais enfin, Marquis, vous moquez-vous de moi ?
LE MARQUIS DE TOSCANE
Je vous ai connu beaucoup moins aux abois !
ISIDORA
Ne deviez-vous pas retourner dans votre Royaume de Toscane ?
LE MARQUIS DE TOSCANE
Hélas, je suis contraint à l’exile, ma chère !
ISIDORA
Autrement dit, vous n’êtes pas prêt de quitter le Languedoc.
LE MARQUIS DE TOSCANE
Vous étiez beaucoup plus hospitalière autrefois. Et même que vous n’hésitiez pas à retenir vos convives. Je me demande bien ce qu’est devenue Isidora, la danseuse aux ailes de lumière, celle qui appartenait jadis à la Légende des Compagnons Balladins, le papillon de nos nuits enchanteresses? Vos ailes ne repousserait-elle se serait-elle envolées sans vous depuis que Emilio le baladin s’en soit allé folâtrer avec la vilaine Stella ?
ISIDORA
Taisez-vous donc, Marquis ! Tout ceci n’est que rumeur idiote ! Prenez
votre baluchon et allez-vous en, par pitié !
LE MARQUIS DE TOSCANE
Quand bien même vous y croyez. Mais passons ! Où voulez-vous que j’aille ? Dans mon royaume de Toscane ? Impossible, vous ai-je dit. J’en fus chasé autrefois par un régime inquisiteur. Et me voici dès lors en exile ! (Il réfléchit) Courir la campagne ? Ce n’est plus de mon age. Voyons voir… aimer à perdre la raison ? D’aucunes ne s’intéresserait qu’à mes sous ! Que puis-je faire si ce n’est planter ma graine ? Je suis à la maturité des chemins, à la l’age où je dois construire une famille. Un enfant me ferait
oublier mes chagrins, ma longue et pénible errance.
L’INFÂME GUILHEM, arrive, une épée à la main
Vous feriez mieux de vous en allez sur le champ, Marquis, si vous ne voulez finir dans une marre ensanglantée, sort que je réserve à tous les va-nu-pieds qui se dressent sur mon chemin. (Il pointe son épée sur le cœur du Marquis)
Je t’aurai prévenu, manant.
LE MARQUIS DE TOSCANE
L’infâme Guilhem serait-il toujours de ce monde ?
Isidora s’en va pleurer plus loin…
FIN DE LA SCENE 12